Commune de Pulligny - village de 1206 habitants dans le sud Meurthe-et-Mosellan (Lorraine).
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Les religieuses de Pulligny

Pendant près de deux siècles, et jusqu'en 1973, la commune a vu se succéder plusieurs religieuses. Le souvenir des plus contemporaines d'entre elles s'évoque encore avec affection et nostalgie chez les Pullinéens les ayant connues.



Dans le village existait dans la seconde moitié du 18ème siècle, une école de filles tenue par une soeur de la Providence.
La maison mère de cette famille religieuse existe toujours à Portieux (Vosges), les soeurs actuelles de Bainville en sont issues.

En 1790, la Fabrique (groupe de laïcs chargés de l’administration financière de la paroisse) possédait une maison restaurée occupée par la soeur d’école. C’est la soeur Marguerite Hans qui, en 1789, tenait l’école de filles. Cette religieuse laissa un fort bon souvenir à Pulligny mais elle dut fermer sa classe dès les premiers troubles de la Révolution.

Ce ne fut qu’en 1810 que des religieuses de la Doctrine Chrétienne vinrent reprendre la classe des petites filles. Elles furent remplacées en 1887 par des institutrices laïques.

En 1892, une école maternelle et une école primaire libres furent fondées par madame veuve Elisabeth Robaine (donatrice de sa maison - la mairie actuelle - au curé de la paroisse) et confiées aux religieuses de la Doctrine Chrétienne.



Les religieuses ayant oeuvré à Pulligny


Religieuses de la Providence :
Soeurs Marguerite Hans, Ursule, Bernardine.

Religieuses de la Doctrine Chrétienne :
Soeurs Appoline, Marguerite, Chantal, Théodore, Casimir, Marie-Ange, Cornélie, Colombe, Pauline, St Ange, Adelphine, Constance, Andrée.

Soeurs de l’école libre :
Soeurs Saint-Simon, Célestine, Monique, Aurélia, Marie, Irmine.

Soeur Monique née en 1879 est arrivée à Pulligny âgée d’une vingtaine d’années vers 1901-1902. Elle est restée à Pulligny toute sa vie. Elle est décédée le 10 mars 1969 à l’âge de 90 ans, après avoir passé 67 ans à Pulligny en tant qu’infirmière et
au service de l’enfance et de la paroisse (reposoirs, etc...). Elle est inhumée à Nancy.

Soeur Aurélia s’occupait de la garderie.

Soeur Marie a continué ce service et avait la responsabilité des patronnages, catéchismes, etc...

Soeur Irmine, à son arrivée à Pulligny, un peu avant soeur Constance, prit en mains la garderie et s’y consacra passionnément. Chaque rentrée était pour elle un événement pour lequel elle mobilisait toutes les bonnes volontés possibles. Elle
quitta Pulligny en janvier 1973 et après quelques années de retraite à Martigny-les-Bains (Vosges), elle décéda à Nancy, le 19 janvier 1979.

Soeur Constance est arrivée à Pulligny le 31 août 1955 (elle avait 54 ans). Elle reprit le flambeau de soeur Monique au service des malades et est entrée dans de nombreuses familles du village pour soigner, consoler, réconforter, ensevelir les défunts, prier, s’occuper des enfants et des jeunes. Cette femme souriante était vosgienne, née à la Bresse le 18 août 1901 et est décédée à l’hôpital de Lamarche le 1er décembre 1995. Oeuvrant en qualité d'infirmière, son empathie et sa compassion pour ses pairs ont marqué les esprits de ceux qui l'ont connue. Elle a quitté Pulligny en janvier 1972 pour rejoindre la communauté des soeurs de Martigny-les-Bains, de nombreux Pullinéens regrettant son départ. C’est avec beaucoup d’émotion qu’elle a été conduite par de nombreux amis à sa dernière demeure : le cimetière de Martigny, le 4 décembre 1995.

Soeur Andrée qui l’a remplacée à Pulligny en janvier 1972, n’a fait qu’un court séjour dans le village puisque'lle est décédée fin décembre 1972 à Nancy.

Et c’est ainsi que se clôture deux siècles de présence des religieuses à Pulligny, soeur Irmine ayant dû quitter le village en janvier 1973, une seule soeur ne formant plus une communauté.

Le témoignage d'une habitante : Thérèse Alba

La présence des soeurs était beaucoup appréciée au village, c’était « les chères soeurs » : on allait chez « les chères soeurs », on appelait « la chère soeur », et chaque famille avait à coeur de leur manifester soutien et estime. Leur service était gratuit mais on savait bien qu’elles ne pouvaient vivre de l’air du temps. Et on leur apportait, l’un quelques oeufs, d’autres, un morceau de conchon lorsque la famille tuait le cochon, une poule ou un coq à l’occasion d’une fête familiale ou paroissiale, etc... Le bureau de bienfaisance leur assurait également leur pain de chaque jour. Beaucoup leur réservait aussi le produit de la quête de la mairie lors d’un mariage ou autre.
Evidemment, cela ne les enrichissait pas beaucoup, mais cela leur permettait de vivre simplement au milieu d’un peuple simple et reconnaisant. Lorsqu’elles avaient besoin d’une aide plus spécifique, elles pouvaient compter sur la population. Ainsi, par temps de neige, le forgeron du village, leur voisin, dès avant l’heure de la petite messe à 7 heures du matin, leur préparait un passage, de chez elles à l’église pour qu’elles n’aient pas à marcher dans la neige.
On en prenait soin, elles faisaient partie du patrimoine du village. En souvenir du travail accompli par chacune et par toutes, et de leur disponibilité au service des habitants du village, ayons une petite pensée de reconnaissance.